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Sur une sollicitation de l’établissement public interdépartemental Yvelines–Hauts-de-Seine, L’Institut Paris Region s’est penché sur la place du vaste bassin de vie de trois millions d’habitants que représente l’Ouest francilien au sein des dynamiques résidentielles régionales.  Il a cherché à mieux connaître les parcours résidentiels de ses habitants et à estimer la capacité de ce territoire à répondre à leurs besoins en logement. Cherchant à partager ces constats et à les interroger à l’aune du renouvellement des attentes résidentielles suscité par la crise sanitaire, L’Institut et les partenaires du territoires ont tenté d’identifier les opportunités et les risques pouvant jouer sur l’attractivité de ce territoire.  De ces travaux, il ressort que si l’Ouest francilien, bassin d’emplois très attractif et cohérent, s’inscrit dans la dynamique démographique régionale dont les spécificités sont connues (davantage de naissances que de décès et départs plus importants vers le reste de la France que les arrivées), il s’affirme, au sein de la région, comme un territoire attractif, accueillant plus de ménages venus du reste de la région qu’il n’en perd. Il participe ainsi au déroulement des parcours résidentiels de nombreux Franciliens.  Il présente toutefois des fragilités liées à un marché immobilier très valorisé et de plus en plus sélectif qui, d’une part, accélère le vieillissement de sa population et, d’autre part, y rend difficile le maintien des familles, la décohabitation et l’ancrage des jeunes ménages.  Plus globalement, l’installation des ménages des classes moyennes et modestes, et notamment des travailleurs « essentiels » indispensables au bon fonctionnement des territoires, y semble difficile. Dans ce contexte, le profil des nouveaux ménages qui s’y installent renforce le profil socioéconomique aisé des communes. Un phénomène qui alimente en retour le renchérissement des prix ainsi que les dynamiques de gentrification des territoires (arrivée de cadres, départ des ménages modestes vers la périphérie, voire la troisième couronne).  Face à ces évolutions, le développement d’une offre résidentielle adaptée aux contextes locaux se pose en des termes de plus en plus complexes. Communes à l’ensemble de l’Île-de-France, les contraintes du développement urbain sont en effet maximales dans l’Ouest francilien où la pression de la demande résidentielle et économique est très forte, les fonciers parmi les plus chers, les espaces protégés naturels et patrimoniaux très étendus.  Nourris par les travaux statistiques de L’Institut, plusieurs collectivités, acteurs de l’habitat et de l’aménagement de ce grand bassin de vie ont pris le temps d’une réflexion commune sur l’évolution des équilibres résidentiels de l’Ouest francilien. Outre les impacts de la crise sanitaire sur le rapport que les Franciliens entretiennent avec leur logement, plusieurs facteurs de changement avec d’importants impacts sont identifiés : les évolutions démographiques (vieillissement, transformation de la famille et des modes de cohabitation), le développement du télétravail, la crise climatique et l’introduction du « zéro artificialisation nette ».  Autant de facteurs de changement qui peuvent représenter de nouveaux atouts pour les territoires de l’Ouest francilien, reconnus pour la qualité de leur cadre de vie et l’attractivité de leurs offres résidentielles, mais aussi des menaces pour le développement résidentiel de certains territoires, aux trajectoire de plus en plus contrastées : effets d’éviction et report de la demande, vieillissement et déclin démographique, disparités et concentrations de pauvreté, recul de l’acceptabilité de la construction, rejet de la densité.  La prise en compte de ces lignes de force comme de ces facteurs de fragilité et les réponses qui y seront apportées seront déterminantes dans le positionnement résidentiel de l’Ouest francilien au sein de la région.

Année de parution : 2022

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