Pollution de l’air et COVID-19

L'Institut Paris Region

Ressources – nuisances, Santé

octobre 2020

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, de nombreux scientifiques ont relevé des foyers épidémiques importants dans des régions très polluées. Cela a donné lieu à de multiples questionnements sur les modes de propagation du virus ou sur les interactions avec les effets de la pollution atmosphérique.  Ce Focus santé propose au travers d’une revue de la littérature d’examiner les différentes hypothèses émises et de détailler les enjeux relatifs à la pollution atmosphérique soulevés par la crise de la COVID-19.Il ouvre en outre une réflexion sur les futures politiques publiques.
Parmi les éléments marquants :
Les mécanismes qui sous-tendent le rôle de la pollution sur la gravité de la COVID-19 doivent être approfondis. Cependant, il n’y a aucun doute sur le fait que l’exposition à court et long terme à la pollutioatmosphérique ambiante est à l’origine de maladies chroniques, et que la pollution diminue la réponse immunitaire de l’organisme face aux infections. Ainsi la pollution de l’air peut être considérée comme un cofacteur de morbi-mortalité par COVID-19 ; En l’état actuel des connaissances, il n’y a pas de données scientifiques probantes permettant de dire que le virus peut être transporté par des particules atmosphériques ; cette question doit encore être investiguée. En revanche, plusieurs arguments plaident en faveur d’une capacité du virus à s’aérosoliser, ce qui est susceptible de favoriser sa transmission en milieu clos ; Les effets des mesures prises pendant la période du confinement sur la qualité de l’air démontrent qu’une limitation du trafic routier permet de réduire la pollution de l’air. Les politiques de lutte contre la pollution atmosphérique doivent aussi actionner des leviers relatifs à d’autres secteurs tels que le chauffage domestique et l’agriculture ; Plusieurs travaux ont estimé les bénéfices sanitaires attribuables à cette amélioration de la qualité de l’air relatée dans de nombreuses régions du monde. Les premières analyses relèvent des effets particulièrement importants en Chine mais de plus faible ampleur en Europe et en Amérique du Nord. Les futures politiques publiques devront désormais mieux intégrer le risque infectieux, sans négliger les enjeux liés aux facteurs environnementaux. L’analyse de certaines mesures montre que des synergies existent entre les actions et stratégies de lutte contre la pollution atmosphérique et les dispositions mises en œuvre dans le but de prévenir le risque épidémique.

Année de parution : 2020

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